Sophie Des Haies : Faire traduire son manuscrit dans les règles de l’art

Votre livre est terminé. Vous êtes fier et pensez qu’il pourrait assurément plaire à un lectorat plus vaste, un lectorat d’une autre langue. Alors, pourquoi ne pas faire traduire votre manuscrit ? Mais attention, tout comme l’écriture, la révision ou l’édition, la traduction est un métier à part entière. En effet, il ne suffit pas de parler une deuxième langue pour se qualifier comme traducteur. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir pour faire traduire votre manuscrit comme il se doit.

N’importe qui peut-il traduire ?

La traduction est un art plus complexe que le simple fait de transcrire un mot ou une phrase d’une langue source à une langue cible. Et de fait, on ne traduit pas vers n’importe quelle langue. Règle générale, il est grandement préférable de traduire vers sa langue maternelle puisqu’il est primordial de bien saisir les subtilités, les nuances et les références propres à cette langue.

De plus, un bon traducteur prendra non seulement en considération l’entièreté du texte sur lequel il doit se pencher, mais aussi le public visé, le contexte culturel ainsi que le contexte social. D’où l’importance de traduire vers sa langue maternelle. De ce fait, la traduction est un métier à part entière et cette tâche se doit d’être confiée à un professionnel.

Différents types de traduction

Comme dans toute profession, la traduction compte plusieurs spécialités. Par exemple, la traduction technique, la traduction généraliste ou la traduction littéraire.

Un traducteur technique aura développé une expertise dans un domaine précis ainsi qu’un vocabulaire spécialisé. Il peut s’agir du domaine médical, immobilier, juridique, mécanique, financier, etc.

Un traducteur généraliste aura quant à lui une bonne connaissance globale, sans être spécialisé dans un domaine en particulier. Toutefois, il aura des compétences pour mener à bien des recherches afin de l’aider à parfaitement cerner son texte et ses spécificités.

Pour sa part, un traducteur littéraire, tout aussi ferré en recherche, doit également posséder un réel talent d’écriture. Pour ce genre de traduction, il ne suffit pas de faire comprendre le fond du texte, mais de rendre la forme et de suivre le style, autant qu’il est possible dans la langue d’arrivée, de l’auteur.

La traduction littéraire : une démarche plus complexe qu’il n’y parait

Une bonne traduction demande du temps. Prenez pour exemple votre propre manuscrit. À moins d’avoir été frappé par une inspiration foudroyante, vous ne l’avez pas écrit d’un seul trait en quelques jours. Vous avez pris des notes, entrepris des brouillons, effacé des pages entières, cherché les mots exacts qui exprimeraient vos pensées, vous l’avez lu et relu et encore relu. Même sile traducteur n’a pas à concevoir l’idée qui suscite la rédaction du manuscrit, il doit trouver le ton à employer. Il doit aussi savoir le style à appliquer, le public à cibler, les termes inhérents au domaine, les expressions typiques à la culture de la langue d’arrivée, etc. Bref, une bonne traduction littéraire demande du temps, de l’expertise, de la recherche et aussi, avouons-le, du talent. Ainsi, on ne s’improvise pas traducteur littéraire du jour au lendemain.

Avant de faire traduire son manuscrit

Bien que vous soyez fier de votre manuscrit, il s’avère primordial de respecter certaines étapes d’écriture et de réécriture pour vous assurer qu’il est bien achevé avant même de penser à sa traduction. Un texte de qualité discutable ne sera pas de meilleure qualité une fois traduit dans une autre langue ; il importe donc de ne pas brûler les étapes.

Si votre manuscrit a déjà été accepté par une maison d’édition traditionnelle, celle-ci pourra vous proposer différents traducteurs, mais assurez-vous que celui que vous choisirez corresponde à votre style, à votre spécialité, au lectorat que vous visez, etc. Si vous avez opté pour la voie de l’autopublication, vous devrez vous-même chercher ce professionnel de la traduction qui saura rendre votre œuvre aussi achevée dans sa langue d’arriver que dans celle de départ.

Comment choisir le bon traducteur ?

Il existe plusieurs manières de trouver le professionnel adéquat pour faire traduire votre manuscrit.

Au Québec, vous pouvez consulter la liste des membres de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) et pour le Canada, celle du Canadian Translators, Terminologists and Interpreters Council (CTTIC) qui vous dirigeront vers la société membre correspondant à votre lieu de résidence au Canada. Pour sa part, l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada (ATTLC) se spécialise, comme son nom l’indique, dans les textes littéraires.

Afin de choisir le traducteur adéquat, il suffit de naviguer sur ces sites afin de consulter les différents répertoires et trouver celui qui correspond le mieux à votre style et votre type d’écrit (littérature générale, policier, pour enfant, science-fiction, etc.).

En France, vous pouvez consulter l’Association des Traducteurs Littéraires de France (ATLF) et la Société Française des Traducteurs(SFT). Ces deux regroupements proposent, pareillement aux regroupements canadiens, des répertoires de traducteurs littéraires selon leur champ de spécialités.

Évidemment, tous les traducteurs ne font pas partie de ces ordres ou de ces associations. Une simple recherche sur les réseaux sociaux vous apprendra qu’il existe de nombreuses personnes qualifiées et prêtes à vous aider, mais n’étant peut-être pas membres de ces regroupements. Afin de vous assurer qu’une personne est qualifiée, lisez les recommandations et les commentaires d’anciens clients. Ou alors, trouvez des textes traduits par un traducteur qui semble correspondre à vos critères afin de valider votre choix.

De plus, vous pourriez être admissible à une subvention en lien avec la traduction de vos écrits. Consultez les différents sites des gouvernements ou des conseils des arts de votre lieu de résidence pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet.

Faire traduire son manuscrit dans les règles de l’art

L’art de l’écriture en est un de longue haleine. Ainsi, après avoir travaillé si longtemps à la rédaction de votre manuscrit, ne croyez-vous pas que celui-ci mérite le même soin pour sa traduction ? Offrez-vous la collaboration d’un authentique professionnel afin de rendre justice à votre talent.

Sophie Des Haies