Perturbation (selon les scénaristes)

La dynamique d’une action est fondée selon les perturbations de la condition des personnages, passant toujours par quatre étapes : état initial non perturbé, perturbation, conflit ou lutte, réajustement. Toute histoire comporterait des perturbations secondaires ainsi qu’une perturbation principale, laquelle doit nourrir tout le texte. Pour faire bouger les personnages, il faut donc une perturbation de leur tranquillité, de leur statuquo initial.

L’histoire peut commencer avec un état de fait non perturbé, avec la perturbation elle-même, ou parfois pendant la lutte elle-même.

Si l’on veut créer une perturbation, en associant deux éléments, leurs caractéristiques doivent se repousser ou s’attirer. La perturbation, c’est séparer les parties qui sont liées, par exemple dans le film Sansho, les enfants sont séparés de leur mère, Dans le port de l’angoisse, Harry Morgan séparé de son bateau, de son argent de ses papiers. Ou bien encore de forcer de coexister les parties entre lesquelles, il y a répulsion (un couple forcé qui s’affronte ou se dispute).

Dans ce cas, il faut créer la situation qui associe de force les deux parties. Par exemple dans Duel pour le Pacifique de John Boorman, deux forçats évadés qui restent reliés par une chaine. On peut aussi combiner dans les histoires d’amour notamment des forces d’affinité et de répulsion créant ainsi des cas de dilemme.

D’après Écrire un scénario, Michel Chion, Cahiers duCinéma