Pour une progression dramatique, l’auteur peut toujours s’inspirer de l’écriture scénaristique. La loi de progression continue est celle qui veut que la tension dramatique soit conçue pour aller croissant, jusqu’à la fin. Les événements les plus forts doivent s’être donnés en dernier lieu. Hitchcock disait, il faut que le film monte toujours, « comme un train à la crémaillère ». Swain compare la progression à un escalier à monter. Pour Nash-Okley, un scénario est une série de situations de crise, chacune plus grave que la précédente, e menant au climax (maximum de la situation dramatique). Selon Jean-Claude Carrière, il faut une liaison nécessaire entre les scènes, « il faut que tout scène avance en répondant d’autres questions qui ont été posées différemment et en ouvre d’autres. » Cette progression n’apparait pas nécessaire au théâtre, car le temps y est continu. Vale écrit aussi « cette loi de progression continue doit s’appliquer à tout élément de l’histoire ; chaque caractérisation doit grandir jusqu’à la fin. Chaque émotion doit être graduellement accentuée. Chaque décision doit être lourde de conséquences. »
Vale conseille donc de ne pas commencer le film par un événement si fort qu’il ne permette aucun début de progression. Trop de films réussissent un début fort souhaité par les producteurs mais demeurent incapables de continuer. La télévision aurait accentué ce défaut, en se préoccupant des « teasers », il apparaît évident qu’il faut choisir des émotions et des caractérisations qui rendent possible une gradation. Il ne faut donc pas commencer par des caractérisations extrêmes figeant un personnage ou une situation. Selon Herman, « chaque plan ou chaque scène doivent grandir, progresser et devenir meilleur ou pire. »
Ecrire un scénario, Michel Chion