Créer des péripéties - Par Caroline Duchesnes

Les péripéties sont le moteur de ton intrigue : elles relancent l’action, testent les personnages et créent de la tension et de l’émotion. Mais encore faut-il bien les construire ! Voici 5 règles essentielles pour créer des péripéties efficaces et donner du rythme à ton histoire.

Souvent, lorsque l’on invente une histoire, on a d’abord une idée des personnages, de l’univers, du thème que l’on veut aborder, des tropes, du début et de la fin de l’histoire… Mais pas forcément du “milieu”, c’est-à-dire les aventures que va vivre le personnage et les rebondissements qui vont jalonner le roman. C’est généralement là que ça se complique ! 

Comment trouver des idées de péripéties ? Comment éviter l’effet “remplissage” ? Est-ce que ça va paraître irréaliste ou “too much” ? Combien de rebondissements doit comporter un roman ? Comment faire en sorte que le rythme ne soit ni trop mou ni trop effréné ? 

Pour répondre à ces questions, voici 5 règles à respecter concernant la création des péripéties pour ton roman.

1. Les péripéties sont des obstacles au héros

Les péripéties ne sont pas en faveur du protagoniste. Au contraire, elles le mettent en danger, le font sortir de sa zone de confort.

C’est grâce à cela que le héros peut évoluer entre le début etla fin de l’histoire.

Pour créer de bonnes péripéties, il est donc nécessaire de connaître son personnage en profondeur. Et notamment :

  • son objectif/but dans l’histoire
  • ses points faibles, défauts, peurs.

En effet, les péripéties doivent être des obstacles à l’objectif du héros. Et viennent titiller ses points faibles, défauts et peurs ! C’est cette confrontation qui est intéressante et va donner envie aux lecteur·rice·s de suivre ses aventures.

peurs, défauts et manies des personnages

Retrouve des exemples dans ce carrousel sur notre compte Instagram !

2. Les rebondissements font avancer l’histoire

Les rebondissements ne sont pas “gratuits”, ils remplissent au moins l’un des objectifs suivants :

  • faire avancer l’intrigue : ce sont des événements     ou révélations nécessaires pour la suite de l’histoire ;
  • donner du contexte ou explorer l’univers du roman ;
  • développer les personnages : montrer leur personnalité, les confronter à des choix ou des dilemmes, repousser leurs limites ;
  • explorer le thème du roman : pousser les lecteur·rice·s à réfléchir sur une problématique de société, par exemple.

Si une péripétie ne coche aucune de ces cases, alors elle est inutile et n’a pas sa place dans l’histoire. Lors de la relecture et réécriture de ton manuscrit, il sera certainement nécessaire de la supprimer. On appelle cette règle d’écriture “Kill your darlings!

3. L’enchaînement des péripéties est logique

L’idéal, c’est quand les péripéties sont liées entre elles. C’est-à-dire qu’il y a une réaction en chaîne, un effet domino : telle révélation entraîne tel événement qui a pour conséquence tel rebondissement.

Ainsi, les actions s’enchaînent de manière naturelle et logique. Cela crée une histoire très addictive.

Pour t’assurer que c’est le cas, tu peux rédiger un synopsis du roman avant de passer à la rédaction. Si tes phrases sont liées par des connecteurs logiques comme “mais”, “donc”, “car”, félicitations : tu as bien l’enchaînement de cause à effet recherché dans une bonne histoire. En revanche, si tu as beaucoup de “et”, tes péripéties sont indépendantes les unes des autres.

4. L’intensité des actions va crescendo

Veille à ce que les actions de ton roman gagnent en intensité au fil de l’histoire pour faire monter la tension. Commence par des petits rebondissements pour aller vers des actions de plus en plus intenses. Autrement dit : pour le personnage, chaque nouvel obstacle est pire que le précédent.

Les rebondissements sont un bon moyen de maintenir les lecteur·rice·s en haleine et donner du rythme à l’histoire. Pour les surprendre et relancer l’intrigue au bon moment, n’hésite pas à intégrer un plot twist, c’est-à-dire un retournement de situation inattendu qui change complètement la perception des événements.

On estime qu’une intrigue doit contenir au minimum 3 péripéties, dont une majeure qui est le point culminant du roman. On appelle cela le climax. Pour le héros, c’est l’épreuve ultime !

Dans un polar, il peut s’agir de la découverte du coupable. En Fantasy, c’est souvent la dernière bataille où tout se joue (échec ou réussite). En romance, cela peut être une violente dispute ou au contraire, une épreuve qui soude le couple.

Le climax est également le moment idéal pour placer un plot twist. Consulte notre article surles procédés narratifs pour découvrir d’autres moyens desurprendre et captiver tes lecteurs et lectrices !

5. À chaque intrigue ses propres péripéties

Un roman comporte une intrigue principale, et parfois une ou des intrigues secondaires. Par exemple, l’intrigue principale concerne le héros et les intrigues secondaires sont liés à d’autres personnages. Ou encore, l’intrigue principale est une quête ou une enquête et l’intrigue secondaire une histoire d’amour entre les personnages.

Il faut garder en tête que chaque intrigue, la principale comme la secondaire, doit avoir ses propres péripéties et son arc narratif propre. L’idéal, c’est que les péripéties de l’une nourrissent celles de l’autre.

En trouvant cet équilibre, il est possible de créer une histoire complexe mais palpitante, où chaque intrigue contribue pleinement à l’ensemble de l’histoire.

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Tu l’auras compris : créer des péripéties cohérentes et efficaces est essentiel pour écrire un roman palpitant. En variant les enjeux, les conflits et les rebondissements, tu peux maintenir la tension narrative et surprendre tes lecteur·rice·s tout au long du récit. Nous espérons que cet article aura pu t’éclairer sur le sujet.

péripéties dans un roman
5 conseils d'écriture pour les rebondissements dans un roman

Caroline Duchesnes