Comment mettre en page son manuscrit ?

Il existe une manière professionnelle de mettre en forme son manuscrit au moment de faire parvenir celui-ci aux éditeurs. Il s’agit d’une convention, dans le milieu de l’édition traditionnelle, qui définit la mise en page considérée comme étant standard.

D’emblée, vous vous demandez peut-être pourquoi il est important de standardiser votre envoi. Comme vous êtes un créateur, vous avez sans doute à cœur de faire les choses à votre façon, c’est-à-dire avec originalité. Toutefois, dans le milieu littéraire, c’est plutôt par la qualité de vos écrits que votre singularité doit se manifester.

C’est en effet au contenu de votre manuscrit que s’intéresse l’éditeur. Le texte doit par conséquent être mis en valeur et, pour ce faire, rien de mieux qu’une présentation de manuscrit épurée, dépouillée du superflu.

La mise en forme du manuscrit

Le format standard de manuscrit est le format Word (8 ½ x 11 pouces ou 21,6 × 27,9 cm). Si vous soumettez votre manuscrit par courriel, évitez le format PDF ; les éditeurs travaillent rarement à partir de ce format.

Oubliez par ailleurs toute taille personnalisée. L’orientation « paysage »,la disposition en mode « livre » ou « livret » sont également à proscrire. Aucun professionnel de l’édition ne souhaite travailler un texte mis en forme selon ces formats inhabituels.

Que doit contenir la page titre ?

La page titre du manuscrit doit être simple et épurée. L’éditeur doit pouvoir y trouver les informations dont il a besoin. Ne faites pas l’erreur de présenter une page titre criarde ou même une esquisse de la couverture que vous aimeriez pour votre livre publié. Le texte n’a même pas encore été accepté !Une chose à la fois…

Prenez bonne note que la page titre de votre manuscrit n’a pas pour but d’en mettre plein la vue à l’éditeur, mais plutôt de constituer une source de renseignements utiles.

Cette page devrait simplement préciser vos prénom et nom, le titre de l’ouvrage, le genre littéraire (et sous-genre si besoin est), le nombre de mots (au Québec) ou de caractères (en Europe), la date de la version ainsi que les coordonnées complètes pour vous contacter.

Exemple de page titre

La table des matières et autre péritexte

Attention de ne pas abuser du péritexte (préface, introduction, prologue, etc.) en début d’ouvrage. Tentez autant que possible — afin de ne pas irriter votre lecteur qui pourrait bien perdre patience… — de reporter à la fin du manuscrit tout ce qui peut l’être sans nuire à la compréhension du texte (ex. commentaire de l’auteur, lexique, table des matières, etc.). Faites en sorte que le lecteur puisse plonger dans le vif du sujet assez rapidement.

Le corps du manuscrit

On privilégie par défaut la police de caractère Times New Roman, détaille 12, ainsi que l’interligne double. Cela facilite grandement la visibilité ainsi que l’annotation.

Le texte devrait être justifié, les marges réglées au mode « normal », et tout espace entre les paragraphes devrait être supprimé à moins de vouloir marquer un changement de scène. Ces derniers devraient débuter par un alinéa (retrait de première ligne, sauf pour le premier paragraphe d’un chapitre) afin de bien pouvoir les distinguer.  

Si vous avez perdu le contrôle sur la mise en page de votre manuscrit, sachez qu’il est possible d’effacer la mise en forme pour tout reprendre à zéro.

Les pages du document (sauf la page titre)devraient être numérotées (la pagination devraient idéalement être centrée afin d’éviter les mauvaises surprises lors de l’impression recto verso).

Il est également recommandé de préciser le titre dans l’en-tête des pages de sorte que chaque page du manuscrit, s’il devait être imprimé ou photocopié, puisse être facilement identifiable.

Le découpage des chapitres et des scènes

On procède à un saut de page afin de séparer les chapitres les uns des autres. Pour découper les scènes, l’utilisation d’un astérisque (*) centré suffit amplement.

La mise en page des dialogues

La mise en forme des séquences dialogales doit être minutieuse et constante. De manière générale, on utilise le tiret cadratin (et non pas le trait d’union) pour marquer une prise de parole. On procède à un retour à la ligne et on utilise un nouveau tiret cadratin afin de marquer le changement de locuteur.

Il existe des variantes, dans la façon de présenter les dialogues, mais il importe d’en choisir une et de s’assurer que la typographie des dialogues soit constante tout au long du texte. L’ensemble doit être uniforme.

Peut-on inclure des images dans le manuscrit ?

Normalement, non. À moins que vous présentiez un projet de roman graphique ou d’album jeunesse, bref un projet où il apparaît impossible de séparer le texte de l’illustration, il n’est pas recommandé d’inclure quelque illustration que ce soit.

En fait, tout ce qui alourdit le poids du fichier numérique est à éviter, car cela rend le texte difficile à éditer. Il vaut mieux fournir les images en annexe, dans un document à part, sinon mentionner tout simplement dans le manuscrit, entre parenthèses, la légende de l’illustration prévue à cet endroit. Lorsque viendra le temps de publier, l’éditeur vous demandera de lui remettre les images et il verra lui-même à leur insertion dans la marquette finale.

La présentation matérielle

On recommande l’impression recto seulement (à moins d’avis contraire) lors de l’envoi d’un manuscrit sous forme papier.

Le manuscrit ne doit être relié d’aucune manière (aucune broche, perforation, boudinage, etc.) Il faut vous contenter de placer un simple élastique autour du document fraîchement imprimé, et le tour est joué !

Sachez que les documents reliés, formatés et mis en page à la manière de livres ne font pas le bonheur de l’éditeur; au contraire ! Ce dernier pourrait bien croire que, tout compte fait, vous avez presque édité vous-même le livre et n’avez pas vraiment besoin de ses services… N’oubliez pas que c’est un manuscrit que vous devez soumettre à l’éditeur. Pas un livre.

 

Nadia Gosselin