Comment découper les chapitres d’un roman ?

Par Nadia Gosselin

Vous vous apprêtez à entamer l’écriture de votre roman et vous vous demandez comment prévoir le découpage des chapitres. D’emblée, il faut savoir qu’il n’existe pas de « règles » officielles à respecter quant à la bonne manière de découper les chapitres d’un roman, cela dit, une certaine logique ou pertinence — si vous préférez —, s’impose. Voici à ce sujet un peu de matière à réflexion.

Fonction des chapitres de roman

Avant de déterminer le type de découpage de chapitres qui convient le mieux à votre roman, il convient de réfléchir d’abord à l’utilité des chapitres et à leur fonction dans le processus d’écriture et de lecture.

Lors de l’écriture, le découpage des chapitres permet à l’auteur de mieux organiser ses idées et de marquer avec efficacité l’avancement de son récit.

Au moment de la lecture, le lecteur bénéficiera de cette organisation textuelle qui lui permettra non seulement de prendre des pauses de lecture au besoin, mais aussi, et surtout, d’apprécier, grâce aux jalons que constituent les chapitres, la progression de l’intrigue.

Le découpage en chapitres permet donc de :

• Créer des divisions dans le texte

Un texte de roman, qui fait plusieurs centaines de pages, ne peut évidemment pas être présenté de manière monolithique sous peine de rebuter le lecteur. En découpant le texte non seulement en paragraphes, mais aussi en chapitres, la lecture apparaîtra — et ce dès le premier coup d’œil — beaucoup plus digeste…

• Suggérer des pauses de lecture

Il est rare qu’un lecteur « avale » sa lecture d’une seule traite. Il étirera généralement sa lecture sur quelques heures, quelques jours, voire quelques semaines. Par conséquent, il devra prendre des pauses de lecture plus ou moins longues. Le découpage en chapitres permet de lui suggérer, en regard de l’avancement du récit, les moments les plus appropriés pour prendre ces pauses nécessaires et, il va sans dire, pour reprendre ensuite sa lecture là où il l’avait laissée.

• Faciliter la lecture et la compréhension d’un roman

Puisque ce découpage du texte permet de marquer visuellement la progression du récit, en identifiant les principaux jalons de l’histoire, cette organisation textuelle confère au roman une structure bien définie qui facilite, pour le lecteur, l’intégration des divers éléments de la narration et lui permet de se forger plus aisément une représentation globale de l’histoire.

• Renforcer le suspens d’un roman

La façon dont on choisit de découper les chapitres peut également contribuer, dans certains cas, à alimenter le suspens par le recours à une stratégie narrative connue sous le nom de « cliffhanger ». Cette stratégie consiste à suspendre l’action lors d’un point culminant de celle-ci afin d’inciter le lecteur à replonger de plus belle dans sa lecture ainsi devenue addictive.

• Créer des microrécits dans le récit principal

On pourrait par ailleurs — par exemple dans le cas d’un « roman par nouvelles » —, concevoir le découpage des chapitres comme une sorte de recueil de petites histoires qui, rassemblées, forment l’histoire principale.

Paramètres de découpage

Différents éléments de considération peuvent déterminer du bon moment pour opérer un changement de chapitre. Un nouveau chapitre pourrait marquer, par exemple :

• Un changement d’action

• Un bond dans le temps (jours, semaines, années, etc.)

• Un changement d’ambiance (induit par le passage d’un lieu à un autre, par exemple)

• Un changement d’époque (par exemple si l’histoire se déroule sur plusieurs décennies)

• De point de vue (dans le cas où la narration serait assurée par divers narrateurs)

• Etc.

On pourrait aussi guider notre choix de découpage de chapitres en fonction des cinq éléments constitutifs du schéma narratif (situation initiale, élément déclencheur, péripéties — comme il y en a plusieurs, celles-ci qui peuvent constituer autant de chapitres —, dénouement et situation finale). De cette manière, l’auteur est assuré de bien structurer la présentation de son récit et le lecteur, quant à lui, n’en perd pas de vue le fil conducteur. C’est une structure simple, certes, pour un récit linéaire, néanmoins pertinente et surtout très efficace !